CULTURE A CHLEF EL ASNAM

CULTURE A CHLEF EL ASNAM

INTRODUCTION AUX SOURATES DU CORAN

Cette catégorie englobera le récit de toutes les sourates du Coran traduites en français et expliquées dans toutes leurs étymologie et concepts.


Sourate Al Tawbah ( Le repentir)

Sourate At-Tawbah (Le Repentir)

mercredi 31 octobre 2001

Nom

Cette sourate est connue sous deux noms : At- Tawbah et Al-Barâ’ah. Elle est nommée At-Tawbah parce qu’elle énonce la nature de tawbah (le repentir) et mentionne les conditions de son acceptation (versets 102. 118). La seconde appellation Al-Barâ’ah (la Sortie) est tirée du premier mot de la sourate.

Pourquoi l’omission de Bismillah ?

C’est la seule sourate du Coran qui ne commence pas par Bismillah (Au Nom de Dieu). Bien que les commentateurs aient donné différentes raisons à cela, la plus correcte a été donnée par l’Imam Ar-Râzî : à savoir, c’est parce que le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, lui-même ne l’a pas dicté dans le commencement de la sourate. Ainsi les Compagnons ne l’ont pas mentionné et leurs successeurs les ont suivis. C’est une nouvelle preuve du soin extrême pris pour garder le Coran intact sous sa forme complète et originale.

Sections & Période de Révélation

Cette sourate comporte trois sections.

  • La première partie (vv. 1-37), a été révélée en l’an 9 après l’Hégire à Dhu’l-Qi`dah ou non loin. Etant donné l’importance du sujet, cette déclaration se devait d’être faire à l’occasion du Hadj, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, expédia Alî pour suivre Abû Bakr, qui était déjà parti pour la Mecque à la tête des Pèlerins à la Ka`bah. Il chargea Alî de livrer le discours avant les représentants des différents clans de l’Arabie afin de les informer de la nouvelle politique à adopter envers les mushriks.
  • La deuxième (vv., 38-72) a été révélée en l’an 9 après l’Hégire durant le mois de Rajab ou un peu avant, quand le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, était occupé dans les préparatifs pour la Campagne de Tabûk. Ce passage poussait les Croyants à être actifs dans le jihad et réprimandait sévèrement les réticents pour leur attachement à leur richesse et pour leur hésitation à sacrifier leurs vies dans la voie d’Allâh à cause de leur hypocrisie, de leur faible foi ou de leur négligence.
  • Le troisième partie (vv. 73-129) a été révélé au retour de la Campagne de Tabûk. Il y a quelques passages dans cette partie qui ont été révélées à différentes occasions pendant la même période et que le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a ensuite consolidé dans la sourate conformément à l’inspiration d’Allâh. Mais cela n’a en rien altéré la continuité parce qu’il est question du même sujet et de la même série d’événements. Ce discours avertit les hypocrites de leurs mauvais actes et réprimande les Croyants qui étaient restés en arrière dans la Campagne de Tabûk. Alors après les avoir réprimandés, Allâh pardonne à ces vrais Croyants qui n’avaient pas pris part au Jihad sur la Voie d’Allâh pour une raison ou pour une autre. Chronologiquement, le premier discours aurait dû venir en dernier ; mais étant le plus important de trois en ce qui concerne son thème, il a été placé en premier dans l’ordre de compilation.

Contexte historique

Considérons maintenant le contexte historique de la sourate. La série des événements qui a été énoncée dans cette sourate a eu lieu après le Traité de paix de Hudaïbiyah. A ce moment-là, un tiers de l’Arabie était sous l’emprise de l’Islam qui s’était établi comme une puissance, un État Islamique bien organisé et civilisé. Ce Traité a donné de nouvelles occasions à l’Islam de propager son influence grâce à l’atmosphère relativement paisible qu’il instaura. Après ce traité, deux événements eurent lieu. Ils ont mené à des résultats très importants :

Conquête de l’Arabie

Le premier était la Conquête de l’Arabie. Le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, pouvait envoyer des missions auprès de différents clans pour propager l’Islam. En l’espace de seulement deux ans, le résultat était tellement probant que c’était devenu une si grande puissance que le vieil ordre de l’ignorance se sentait impuissant face à cela. A tel point que les individus les plus zélés parmi les Quraïshites étaient si exaspérés qu’ils violèrent le Traité pour s’opposer à l’Islam dans un combat décisif. Mais le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, avait entrepris une action prompte après cette infraction afin de ne pas leur donner une quelconque opportunité de réunir assez de force pour cela. Il organisa une invasion soudaine de la Mecque au mois de Ramadan en l’an après l’Hégire et la conquit. Bien que cette conquête ait brisé l’épine dorsale de l’ordre de l’ignorance, celui-ci lança encore une autre attaque sur l’Islam dans le champ de bataille de Hunaïn, qui sonna son glas. Les clans de Hawâzin Thaqîf, Nawr, Jushm et d’autres réunirent leurs forces entières sur le champ de bataille pour écraser la Révolution réformatrice, mais ils échouèrent tout à fait dans leurs mauvaises conceptions. La défaite ’de l’ignorance’ à Hunaïn a frayé la voie pour faire de l’ Arabie entière ’ le Domicile de l’Islam ’ (Dâr-ul-Islam).

Le résultat était qu’à peine une année s’était écoulée après la Bataille de Hunayn, que la partie principale de l’Arabie rejoignit les rangs de l’Islam et seulement quelques défenseurs du vieil ordre étaient restés dispersés dans quelques coins du pays. Le deuxième événement qui a contribué à faire de l’Islam une puissance formidable fut la Campagne de Tabûk, qui avait été rendue nécessaire par les activités provocatrices des Chrétiens vivant à l’intérieur ou à proximité des frontières de l’Empire Romain au nord de l’Arabie. En conséquence, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, avec une armée de trente mille hommes avança courageusement vers l’Empire Romain mais les Romains avaient esquivé la rencontre. Le résultat était que le prestige du Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, et de l’Islam avait augmenté et les députations de tous les coins de l’Arabie avaient commencé à attendre son retour de Tabûk pour lui offrir leur allégeance à l’Islam et leur obéissance. Le Saint Coran a décrit ce triomphe dans la sourate Nissa : "Quand le secours d’Allâh est venu et la victoire a été atteinte et vous avez vu les gens rejoindre les rangs de l’Islam en grand nombre... "

Campagne à Tabûk

La Campagne à Tabûk était le résultat du conflit avec l’Empire Romain, qui avait commencé avant même la conquête de la Mecque. Une des missions envoyées après le Traité de Hudaïbiyah aux différentes parties de l’Arabie visita les clans qui vivaient dans les régions du Nord adjacentes à la Syrie. La majorité de ces gens était des Chrétiens, sous l’influence de l’Empire Romain.

Contrairement à tous les principes de la loi internationale généralement acceptée, ils tuèrent quinze membres de la délégation à proximité d’un lieu connu sous le nom de Zat-u-Talah (ou Zat-i-Itlah). Seul Ka’ab Ibn Umair Ghifari, le chef de la délégation réussit à s’évader et rapporta le triste incident. En plus de cela, Shurahbil Ibn Amr, le gouverneur Chrétien de Busra, qui était directement sous le Romain César, avait aussi mis à mort Haritli Ibn Umair, l’ambassadeur du Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, qui lui avait été envoyé comme subordonné également. Ces événements convainquirent le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, qu’une action forte devait être entreprise pour rendre le territoire adjacent à l’Empire Romain sûr et sécurisant pour les Musulmans.

En conséquence, au mois de Jumâda’l-Ûla de l’an 8 de l’Hégire, il envoya une armée de trois mille hommes vers la frontière syrienne. Quand cette armée atteignit presque Ma’an, les Musulmans apprirent que Shurahbîl s’avançait à la tête d’une armée de cent mille hommes pour se battre contre eux et que César, qui était lui-même à Hims, avait envoyé une autre armée composée de cent mille soldats sous la direction de son frère Théodore. Mais en dépit de ces nouvelles effrayantes, la petite bande courageuse des Musulmans s’avançait intrépidement et la rencontre avec la grande armée de Shurahbîl eut lieu à Mu’tah. Le dénouement résultat était très favorable aux Musulmans, car l’ennemi ne parvint pas à les mettre en échec quand bien même il était en nombre supérieur (la proportion des deux armées était 1:33). Cette prouesse a été très bénéfique pour la propagation de l’Islam.

En conséquence, ces Arabes qui vivaient dans un état de semi-indépendance en Syrie et à proximité de la Syrie et ainsi que les clans de Najd près de l’Irak, qui étaient sous l’influence de l’Empire iranien, se tournèrent vers l’Islam et l’embrassèrent par milliers. Par exemple, le peuple de Banû Sulaym (dontle chef était Abbas Ibn Mirdas As-Sulaymî), Ashja’a, Ghatafân, Zubyan, Fazarah, etc. rejoignirent les rangs de l’Islam en même temps. Et surtout, Farvah Ibn Amral Juzami, qui était le commandant des armées arabes de l’Empire Romain, embrassa l’Islam à ce moment-là et fut jugé pour sa Foi d’une façon telle que le territoire entier en était perplexe.

Quand César apprit que Farvah avait embrassé l’Islam, il ordonna qu’on l’arrête et qu’on le présente à sa cour. Alors César lui dit : "Tu devras choisir entre deux choses. Ou tu renonces à ton Islam et regagnes ainsi ta liberté et ton rang. Ou tu restes un Musulman et tu fais face à la mort." Il choisit calmement l’Islam et sacrifia sa vie pour la voie de la Vérité. Pas étonnant que de tels événements aient fait comprendre à César la nature du danger qui menaçait son Empire de l’Arabie. En conséquence, en l’an 9 après l’Hégire, il entama des préparatifs militaires pour venger l’insulte qu’il avait subie à Mu’tah. Ghassanid et d’autres chefs arabes commencèrent aussi à rassembler des armées avec lui.

Quand le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, qui se tenait toujours bien informé des moindres choses qui pourraient affecter le Mouvement Islamique favorablement ou défavorablement, eut pris connaissance de ces préparatifs, il comprit immédiatement leur signification. Alors, sans beaucoup d’hésitation il décida de se battre contre la grande puissance de César. Il savait que la moindre preuve de faiblesse aboutirait à l’échec total du Mouvement qui faisait face à trois grands dangers à ce moment-là. D’abord le pouvoir ’de l’ignorance’ qui avait presque été écrasé sur le champ de bataille de Hunayn risquait de reprendre de l’importance.

Deuxièmement, les Hypocrites de Médine, qui étaient toujours à l’affût d’une éventuelle opportunité, pouvaient profiter de cela pour faire le plus grand mal possible. Car ils avaient déjà fait des préparatifs en vue de cela et, par l’intermédiaire d’un moine appelé Abû Amir , ils avaient envoyé des messages secrets au sujet de leurs mauvaises intentions au roi chrétien de Ghassan et à César lui-même. En plus de cela, ils avaient aussi bâti une mosquée près de Médine pour la tenue de réunions secrètes.

Le troisième danger était l’attaque par César lui-même, qui avait déjà battu l’Iran, l’autre grande puissance de cette époque et qui avait rempli de crainte les territoires adjacents. Il est évident que s’il avait été donné à ces trois éléments une occasion d’entreprendre une action concertée contre les Musulmans, l’Islam aurait perdu le combat qu’il avait presque remporté. C’est pourquoi dans ce cas le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, fit une déclaration ouverte quant à l’organisation des préparatifs pour la Campagne contre l’Empire Romain, qui était l’un des deux empires les plus importants du monde à cette période. La déclaration fut faite bien que toutes les circonstances apparentes étaient contre une telle décision : parce que la famine sévissait dans le pays, la récolte longuement attendue était sur le point de mûrir, la chaleur brûlante de l’été ardent en Arabie était à son paroxysme et il n’y avait pas assez d’argent pour les préparatifs en général, et pour l’équipement et le transport en particulier.

Mais malgré ces handicaps, quand le Messager d’Allâh réalisa l’urgence de l’occasion, il prit cette mesure qui devait décider si la Mission de la Vérité allait survivre ou périr. Le fait même qu’il fasse une déclaration ouverte quant à l’entreprise des préparatifs d’une telle campagne en Syrie contre l’Empire Romain montrait combien c’était important, car c’était contraire à sa pratique précédente. D’habitude, il prenait toutes les précautions pour ne pas révéler à l’avance la direction vers laquelle il allait, ni le nom de l’ennemi qu’il allait attaquer ;il ne sortait même pas de Médine, fut-ce pour aller à la campagne.

Toutes les parties de l’Arabie avaient pleinement réalisé les conséquences graves de cette décision critique. Les quelques partisans du vieil ordre ’de l’ignorance’ attendaient avec inquiétude l’issue de la Campagne, car ils avaient misé tous leurs espoirs sur la défaite de l’Islam par les Romains. ’Les hypocrites’ avaient aussi considéré cette bataille comme étant leur dernière chance d’écraser la puissance de l’Islam par une rébellion interne, si les Musulmans subissaient une défaite en Syrie. Ils avaient, ainsi, fait pleine utilisation de la Mosquée construite par leurs soins pour mettre au point leurs complots et avaient employé tous leurs dispositifs pour faire de la Campagne un échec. De l’autre côté, les Croyants sincères s’étaient également entièrement rendu compte que le destin du Mouvement pour lequel ils avaient fait leur possible pendant les 22 dernières années était dès lors sur une balance. S’ils se montraient courageux à cette occasion critique, les portes du monde extérieur entier seraient ouvertes pour permettre au Mouvement de s’étendre. Mais s’ils montraient de la faiblesse ou de la lâcheté, alors tout le travail qu’ils avaient réalisé en Arabie partirait en fumée. C’est pourquoi ces amoureux de l’Islam s’élancèrent dans leurs préparatifs pour la Campagne avec enthousiasme.

Chacun d’eux essayait de surpasser l’autre en apportant des contributions pour les provisions en équipement. `Uthmân et `Abd Ar-Rahmân Ibn Awf ont apporté de grandes sommes d’argent à cette fin. Umar a contribué avec la moitié de ses biens et Abû Bakr tous ses bénéfices. Les Compagnons indigents ne sont pas restés en arrière et ont offert tout ce qu’ils pourraient gagner par la sueur de leur travail et les femmes se sont séparées de leurs ornements. Des milliers de volontaires, qui étaient vivement désireux de sacrifier leurs vies pour l’Islam, sont allés vers le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, pour demander à avoir à leurs dispositions des armes et un moyen de transport afin qu’ils puissent rejoindre l’expédition. Ceux à qui on ne pouvait pas fournir tout cela versaient des larmes de tristesse ; La scène était si pathétique que le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, était triste face à son incapacité à les armer. Bref, l’occasion permettait de distinguer le sincère croyant de l’hypocrite. Car rester en retrait pour la Campagne signifiait que le rapport même de la personne à l’Islam était douteux. En conséquence, chaque fois qu’une personne était restée en arrière lors du voyage à Tabûk, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, , étant informé, disait spontanément, "Laissez le seul. S’il y avait un bien chez lui, Allâh le rattachera de nouveau à vous et s’il ne renferme aucun bien, alors remerciez Allâh de vous avoir soulagé de sa mauvaise compagnie".

Ainsi, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, se dirigea vers la Syrie en l’an 9 après l’Hégire au mois de Rajab, en compagnie de trente mille combattants pour la cause de l’Islam. Les conditions dans lesquelles l’expédition a été entreprise pouvaient être mesurées à partir du fait que le nombre de chameaux dont ils disposaient était si petit que beaucoup d’entre eux étaient obligés de marcher à pied et d’attendre leurs tours ; plusieurs d’entre eux ont dû monter à plusieurs sur le même chameau. A ajouter à cela, il y avait la chaleur brûlante du désert et le manque sévère d’eau. Mais ils ont été richement récompensés pour leur résolution ferme et l’adhésion sincère à la cause et pour leur persévérance face à ces grandes difficultés et obstacles.

Quand ils sont arrivés à Tabûk, ils apprirent que César et ses alliés avaient retiré leurs troupes de la frontière et qu’il n’y avait plus d’ennemis à combattre. Ainsi ils gagnèrent une victoire morale qui augmenta leur prestige et, qui plus est sans verser une goutte de sang. A ce propos, il est important de signaler que la version générale donnée par les historiens sur les campagnes du Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, à propos de la Campagne de Tabûk n’est pas correcte. Ils rapportent l’événement de telles manières qu’ils falsifient les informations sur le retrait des armées Romaines près de la frontière Arabe. Le fait est que César avait commencé à rassembler ses armées, mais le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, l’avait anticipé et était survenu avant qu’il ne puisse achever les préparatifs de l’invasion. Ainsi, croyant que "la discrétion est la meilleure partie de courage," il retira ses armées de la frontière. Aussi, il n’avait pas oublié que les trois mille combattants pour la cause de l’Islam avaient rendu impuissante son armée forte de cent mille hommes à Mu’tah. Il ne pouvait pas, alors, même avec une armée de deux cent mille hommes, oser se battre contre une armée de trente mille hommes et, en plus de cela, menée sous la direction du Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, lui-même. Quand le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, constata que César avait retiré ses forces de la frontière, il se posa la question si cela valait la peine de continuer sur le territoire syrien ou de s’arrêter à Tabûk et de tirer partie de sa victoire morale au niveau politique et stratégique.

Il choisit finalement la deuxième solution et fit une halte de vingt jours à Tabûk. Pendant ce temps, il fit pression sur les petits états qui se trouvaient entre l’Empire Romain et l’État Islamique et qui étaient à ce moment-là sous l’influence des Romains, il les soumit et les rendit tributaires de l’État Islamique. Se soumirent notamment quelques chefs chrétiens comme Ukaydir Ibn `Abd Al-Malik Al-Kindî de Dumatul Jaidal, Yuhanna Ibn D’obah d’Ailah et les chefs de Maqna, Jarba ’ et Azruh et ils acceptèrent de payer la Jizyah pour l’Etat Islamique de Médine. Suite à cela, les frontières de l’État Islamique ont été étendues directement jusqu’à l’Empire Romain et la majorité des clans arabes, qui étaient utilisés par César contre l’Arabie, devinrent les alliés des Musulmans contre les Romains. Par-dessus tout, cette victoire morale de Tabûk avait offert une magnifique opportunité aux Musulmans de renforcer leur solidarité en Arabie avant d’entrer dans un long conflit avec le Romains. Car cela a brisé les espérances de ceux qui s’attendaient toujours à ce que le vieil ordre de ’ l’ignorance ’ reprenne le dessus dans un proche avenir, qu’ils s’agissent des défenseurs proclamés du shirk ou des hypocrites qui dissimulaient leur shirk sous le costume de l’Islam. La plupart de ces personnes ont été contraintes par la force des circonstances d’entrer dans l’Islam et, au moins, faire leur possible pour permettre à leurs descendants de devenir de sincères Musulmans. Après ceci, il ne restait qu’une infime minorité impuissante de défenseurs du vieil ordre, mais elle ne pouvait résister face à la Révolution Islamique pour la perfection de laquelle Allâh avait envoyé Son Messager.

Problèmes à cette période :

Si nous tenons compte du contexte précédent, nous pouvons facilement découvrir les problèmes auxquels la Communauté était confrontée à ce moment-là. Ils se résumaient à :

  1. Faire de l’Arabie entière un " Dar-ul-Islam " parfait,
  2. Étendre l’influence de l’Islam aux pays avoisinants,
  3. Faire stopper les espiègleries des hypocrites et
  4. Préparer les Musulmans au Jihad contre le monde non-musulman.

Maintenant que l’administration de l’Arabie entière était entre les mains des Croyants et que tous les pouvoirs opposés étaient devenus impuissants, il était nécessaire d’établir une déclaration claire de la politique qui devait être adoptée pour faire du pays un " Dar-ul-Islam " parfait.

Par conséquent, les mesures suivantes ont été adoptées :

  • Une déclaration claire a été établie pour que tous les traités avec le mushriks soient abolis et que les Musulmans soient libérés des obligations de pactes noués avec eux après un délai de quatre mois. (versets 1 à 3). Cette déclaration était nécessaire pour extirper complètement le système de vie basé sur le " shirk " et faire de l’Arabie exclusivement le centre de l’Islam afin qu’il ne vienne en aucune façon interférer avec l’esprit de l’Islam, ni ne devienne un danger interne pour lui.
  • Un décret a été établi pour que la tutelle de la Kaaba, qui tenait une position centrale dans toutes les affaires de l’Arabie, soit arrachée aux " mushriks " et placée entre les mains des Croyants, (versets 12 à 18) ; pour que toutes les coutumes et pratiques de " shirk " de l’ère ’de l’ignorance’ soient supprimées de force ; pour que les " mushriks " ne soient pas autorisés à s’approcher même "de la Maison" (verset 28). Ces directives furent adoptées dans le but de supprimer toutes traces de " shirk " près "de la Maison" qui était consacrée exclusivement à l’adoration d’Allah. La détestable pratique du Nasî’ qu’ils avaient l’habitude d’exercer pendant les mois sacrés à l’époque ’de l’ignorance’, a été supprimée, au même titre qu’un acte de " kufr " (mécréance) (verset 37). Cela devait aussi servir d’exemple aux Musulmans pour l’éradication de tous vestiges des coutumes d’ignorance de la vie de l’Arabie (et ensuite des modes de vie des Musulmans de toutes les contrées). Pour permettre aux Musulmans d’étendre l’influence de l’Islam à l’extérieur de l’Arabie, ils ont été invités à s’imposer avec l’épée à la puissance des non-musulmans et à les forcer à accepter la souveraineté de l’État Islamique. Comme les grands Empires Romains et Iraniens étaient les plus grands obstacles sur leur voie, un conflit avec eux était inévitable. L’objet du Jihad n’était pas de les contraindre à accepter l’Islam - ils étaient libres d’accepter ou de ne pas accepter - mais de les empêcher d’exercer de force leurs déviations sur d’autres et sur les générations suivantes. Les Musulmans ont été enjoints à tolérer leur incrédulité seulement dans la mesure où ils pourraient avoir la liberté de rester mécréants, si tel était leur choix et à la condition qu’ils paient la " Jizyah "(v. 29) comme un signe de leur soumission à l’État Islamique.

Le troisième problème important était de mettre fin aux espiègleries des hypocrites, qui avaient jusqu’ici été tolérées malgré leurs crimes scandaleux. Maintenant qu’il n’y avait pratiquement plus aucune pression extérieure sur eux, les Musulmans ont été invités à traiter ouvertement avec les incrédules (verset 73). En conséquence, le Saint Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, incendia la maison de Swailim, où les hypocrites s’étaient réunis pour des consultations afin de dissuader les gens de rejoindre l’expédition à Tabûk. De même, à son retour de Tabûk, il commanda de démolir et de brûler ’la Mosquée’ qu’ils avaient construite pour servir de couverture aux hypocrites et tramer des complots contre les Croyants sincères.

Pour préparer les Musulmans au Jihad contre le monde non-musulman entier, il était nécessaire de les guérir même de cette légère faiblesse de foi dont ils souffraient encore. Car il ne pouvait y avoir plus grand danger interne pour la Communauté Islamique que la faiblesse de la foi, particulièrement quand il était question de s’engager soi-même individuellement dans un conflit avec le monde non-musulman entier. C’est pourquoi les personnes qui étaient restées en retrait pendant la Campagne à Tabûk ou avaient montré la plus petite négligence ont été sévèrement réprimandées et considérées comme des hypocrites s’ils n’avaient aucune excuse valable pour justifier l’entorse à l’accomplissement de cette obligation. De plus, une déclaration claire a été faite proclamant qu’à l’avenir, le critère unique de la foi d’un Musulman sera les efforts qu’il réalisera pour l’élévation du Nom d’Allah et le rôle qu’il jouera dans le conflit entre l’Islam et la mécréance.

Ainsi, celui qui montre une hésitation dans le sacrifice de sa vie, de son argent, de son temps et de son énergie, sa foi ne sera pas considérée comme véritable. (Vv. 81-96). Si les points importants mentionnés ci-dessus sont pris en compte pendant l’étude de cette sourate, la compréhension de son contenu en sera facilitée.

Liens Internes

Versets 1 à 12 : Cette partie traite du caractère sacré des pactes et énonce des principes et des règles à garder à l’esprit avant de rompre les pactes ou dans l’éventualité où la seconde partie ne les respecte pas sincèrement.

Dans les versets 13 à 37, les musulmans ont été incités à lutter dans le Chemin de Dieu contre les Arabes polythéistes, les Juifs et les Chrétiens, qui avaient été suffisamment avertis des conséquences de leurs méfaits et de leur conduite inique.

Dans les versets 38 à 72, on dit aux musulmans clairement qu’ils hériteront des récompenses promises par Dieu seulement s’ils s’engagent activement dans la lutte contre la mécréance car ceci est le critère distinguant les musulmans véridiques des hypocrites. Par conséquent, les musulmans véridiques doivent s’engager dans la guerre sainte, sans se soucier des dangers, des obstacles, des difficultés, des tentations etc.

Ensuite, les versets 73 à 90 traitent des problèmes des hypocrites et énoncent des règles régissant le traitement qui doit leur être réservé tout en signalant les caractéristiques qui les différencient des musulmans véridiques.

Les versets 91 à 110 traitent du cas de ceux qui sont restés à l’arrière et n’ont pas accompagné le Prophète à la bataille de Tabûk. Plusieurs catégories ont été distingués : les invalides, les malades, les indigents, les hypocrites et les croyants qui se sont rendu compte de leur culpabilité et se sont punis eux-mêmes avant le retour du Prophète de Tabûk et enfin ceux qui ont reconnu leur erreur. Leurs cas ont été traités selon la nature et le degré de leur offense.

Versets 111 à 118 : Par opposition, et pour rendre leur mérite encore plus manifeste, les caractéristiques des croyants ont été citées. Ceux-ci ont été rassurés que Dieu, le Souverain de l’Univers, les appuyait et les gardait. Par ailleurs, grâce à leur sincérité, Dieu a pardonné aux Trois Croyants qui n’ont pas pris part à l’expédition alors qu’ils en étaient capables.

Les versets 119 à 127 concluent en donnant des instructions pour la guidance des Croyants.

Versets 128 & 129 : La conclusion est : "Suivez le Messager qui abonde de douceur, de compassion et souhaite votre bien, et placez votre confiance en Dieu, le Seigneur de l’Univers."

P.-S.

Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.


22/02/2011
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Sourate "El Anfal"

Sourate Al-Anfâl

lundi 15 avril 2002

Nom

La sourate tient son nom Al-Anfâl (le butin) du premier verset.

Période de Révélation

Elle a été révélée en l’an 2 après l’Hégire, après la bataille de Badr, première bataille opposant l’islam à la mécréance. Dans la mesure où la sourate passe en revue de manière détaillée et complète la Bataille, elle a été, très probablement, révélée d’une seule traite au même moment. Mais il est aussi possible que quelques versets concernant les problèmes résultant de la Bataille aient pu être révélés plus tard et incorporés à leurs places appropriées pour former un tout. Quoiqu’il en soit, rien dans la sourate entière ne semble indiquer que différents discours raccommodés sont assemblés ensemble.

Contexte de la Révélation

Avant d’examiner cette sourate, il est utile de considérer les événements qui débouchèrent à la Bataille de Badr. Pendant environ la première décennie de la prophétie à la Mecque, le Message avait montré sa force et sa stabilité, grâce à deux choses.

D’abord, le Messager — paix et bénédictions sur lui —, qui possédait les plus hautes qualités morales, accomplissait sa Mission avec sagesse, largesse d’esprit et magnanimité. Sa conduite montrait qu’il était décidé à mener son mouvement à la réussite et, donc, qu’il était prêt à faire face à toutes sortes de dangers et d’obstacles sur son chemin.

Ensuite, le Message était si séduisant qu’il attira les esprits et les cœurs des gens irrésistiblement vers lui. A tel point que tous les obstacles que représentaient l’ignorance, la superstition et les petits préjudices ne parvinrent pas à freiner son avance. C’est pourquoi les défenseurs arabes de « l’ignorance », qui méprisaient ce message au début, avaient commencé à le considérer comme une menace sérieuse pendant la dernière partie du séjour du Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — à la Mecque et ils étaient déterminés à l’écraser de toutes leurs forces. Mais en dépit de la force citée précédemment, il manquait assurément encore un certain nombre de choses au mouvement pour arriver à la victoire.

Premièrement, preuve n’était pas faite que le mouvement rassemblait autour de lui un nombre suffisant de partisans qui, non seulement croyaient en sa vérité, mais encore avaient une dévotion telle pour ses principes qu’ils étaient prêts à employer toute leur énergie et tout ce qu’ils possédaient dans la lutte pour son succès et son établissement. A tel point qu’ils auraient été prêts à sacrifier leur vie dans le combat contre le monde entier, et même contre leurs propres proches. Il est vrai que les partisans de l’Islam avaient enduré de sévères persécutions entre les mains des Qurayshites de la Mecque et ils avaient dû prouver la fermeté de leur foi et ainsi que leur fort attachement à l’Islam ; pourtant encore plus d’épreuves étaient nécessaires à la réussite de l’Islam et au ralliement de partisans qui n’auraient chéris autre que leur idéal et qui auraient été prêts à sacrifier leur vie pour cet idéal.

Deuxièmement, bien que la voix de l’Islam eut atteint l’ensemble du pays, ses effets et sa force étaient encore dispersés ici et là. La puissance acquise n’était alors pas suffisante à l’engagement dans un conflit décisif contre le vieil ordre établi de l’ « ignorance ».

Troisièmement, l’Islam ne s’était encore établi fermement nulle part. Il ne disposait pas de fief, à partir duquel il aurait pu consolider son pouvoir et lancer ses prochaines actions. En effet, dispersés dans tout le pays, les Musulmans vivaient au milieu des mécréants comme des étrangers que leurs ennemis assoiffés de sang auraient voulu déraciner de leurs foyers.

Quatrièmement, les Musulmans n’avaient pas encore eu l’occasion de démontrer concrètement les bienfaits du mode de vie basé sur l’Islam. Il n’y avait de culture ni islamique, ni sociale, ni de système économique ou politique, ni non plus de principes établis de paix et de guerre pour les guider. Les Musulmans n’avaient donc pas eu l’occasion de montrer leurs principes moraux, sur lesquels ils comptaient construire entièrement leur système de vie. Les faits n’avaient pas permis de prouver que la communauté musulmane était sincère dans son Message. Allah leur permit de combler ces manques.

Pendant les quatre dernières années où le Prophète demeura à la Mecque, la voix de l’Islam s’était avérée efficace à Yathrib et pour plusieurs raisons, ses gens avaient accepté le Message plus volontiers que les autres clans d’Arabie. Pendant la douzième année de la prophétie, à l’occasion du Hajj, une délégation de 75 personnes rencontra le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — dans l’obscurité de la nuit. Non seulement ces gens acceptèrent l’Islam, mais encore se proposèrent -ils de donner au Messager, ainsi qu’à ses Compagnons, une maison. Puisque cela semblait être un bienfait d’Allah, le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — accepta volontiers. Le sens de cette offre était assez clair pour les gens de Yathrib, et ils savaient bien que ce n’était pas là une banale invitation à un simple fugitif mais une invitation au Messager d’Allah — paix et bénédictions sur lui — à devenir leur chef et leur législateur. De façon analogue, ils savaient qu’ils n’invitaient pas les réfugiés musulmans pour leur donner un abri contre les persécutions mais pour les réunir depuis tout le pays, pour qu’ils s’intègrent à eux et qu’ils forment une communauté organisée. L’offre donc des gens de Yathrib consistait à faire de Yathrib « la cité de l’islam. ».

En conséquence, le Saint Prophète( Paix et Bénédiction de Dieu sur lui) accepta leur invitation et fit de Yathrib la première « cité de l’islam » en Arabie. Les gens de Yathrib étaient pleinement conscients des implications de ce nouveau statut. C’était bien là une déclaration de guerre à l’Arabie entière, et une invitation à leur propre boycott économique et social. Quand les Ansâr de Yathrib déclarèrent leur allégeance au Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui —, c’était en toute connaissance de causes. Pendant la déclaration formelle d’allégeance, Asad-Ibn-Zurarah, le plus jeune de tous les délégués de Yathrib, se leva et dit : « O gens de Yathrib ! Écoutez-moi et considérez le sujet avec attention sous tous ses aspects. Bien que nous soyons allés vers lui, l’estimant seulement comme un Messager d’Allah, nous devons être conscient que nous allons attirer l’hostilité de toute l’Arabie. Car en l’emmenant avec nous à Yathrib, nous serons attaqués et nos enfants pourront être passés à l’épée. Par conséquent, c’est seulement si vous avez le courage dans vos cœurs de faire face à cela, que nous lui déclarerons notre allégeance et Allah vous en récompensera. Mais si vous aimez vos vies plus que lui et son Message, alors mettez cette question de côté et demandez pardon sincèrement, alors Allah acceptera peut-être vos excuses. »

Abbas Ibn Ubadah Ibn Naalah, un autre membre de la délégation, répéta la même chose, en disant : « Comprenez-vous l’implication de la déclaration d’allégeance à cette personne ? » (Des voix répondirent : « Oui, nous le savons. ») « Vous défiez le monde entier à la guerre par votre déclaration d’allégeance au Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Il est très vraisemblable qu’une menace sérieuse pèse sur vos vies et vos biens. Aussi, réfléchissez bien. Si vous pensez secrètement le livrer à ses ennemis, alors il vaut bien mieux le laisser seul maintenant, parce que cet acte apportera honte et disgrâce sur vous dans ce monde et dans le prochain. Par ailleurs, si vous êtes sincèrement résolus à endurer toutes les conséquences de cette invitation, alors ce sera la meilleure chose de lui jurer fidélité parce que, par Allah, cela vous apportera certainement du bien, autant dans ce monde que dans le prochain. » A cela, tous les membres de la délégation répondirent d’une voix : « Nous sommes prêts à risquer toutes nos richesses et nos nobles familles et amis dans ce sens. » Ce fut alors que le fameux serment d’allégeance, connu comme le « Second Serment d’Allégeance d’Aqabah » fut formulé.

Les gens de la Mecque saisirent alors pleinement les implications de cette affaire de leur point de vue. Ils réalisèrent que Muhammad — paix et bénédictions sur lui —, qui, ils le savaient bien, avait une formidable personnalité et possédait d’extraordinaires compétences, allait obtenir un important statut avec cette allégeance. Cela allait l’aider à intégrer ses partisans, dont la constance, la détermination et la fidélité infaillible au Messager — paix et bénédictions sur lui — avaient été mises à l’essai, et à les organiser en une communauté disciplinée sous sa direction et sous ses sages conseils. Ils savaient que cela signifiait la fin de leurs anciens modes de vie. Ils réalisèrent aussi l’importance stratégique de Médine pour leur commerce, qui était leur principal moyen de subsistance. Sa position géographique était telle que les Musulmans pouvaient s’attaquer avec succès aux caravanes transitant sur les routes de négoce entre le Yémen et la Syrie, et donc frapper efficacement en plein cœur de leur économie et de celle d’autres tribus païennes.

La valeur du commerce effectué par les gens de la Mecque sur cette seule route, sans compter celle de Raif et des autres villes, s’élevait à 200 000 dinars par an . Comme les Qurayshites étaient parfaitement conscients de ce qu’impliquait le serment d’allégeance à Al-`Aqabah, ils furent grandement perturbés quand ils eurent vent de la nouvelle la même nuit.

D’abord, ils essayèrent de rallier des gens de Médine à leur bord. Mais quand ils virent que les musulmans émigraient à Médine par petits groupes, ils comprirent que le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — n’allait pas non plus tarder à y émigrer. Ensuite, ils décidèrent d’adopter une mesure extrême pour l’en empêcher. Quelques jours avant la migration, les Qurayshites tinrent un conseil pour étudier le problème. Après de longues discussions, ils décidèrent de charger un membre de chacune des familles Qurayshites, à l’exception des Banû Hâshim, de mettre un terme à la vie du Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Ce complot a été élaboré pour rendre la lutte de la famille du Saint Prophète difficile, seule face aux autres familles Qurayshites et étouffer leur désir de vengeance avec de l’argent sale. Mais par la grâce d’Allah, leurs attentats contre la vie du Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — échouèrent grâce à son admirable prévoyance et son entière confiance en Allah. Il atteignit Médine sain et sauf.

Comme les Qurayshites ne parvinrent pas à empêcher cette émigration, ils choisirent d’exploiter `Abd Allâh Ibn Ubayy qui vouait une haine profonde au Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — depuis son arrivée à Médine. Il était un chef très influent à Médine, et les habitants étaient convenus de le couronner roi. Mais avec la conversion des Aws et des Khazraj, le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — devenait leur dirigeant, leur guide et leur législateur. Tous les espoirs de royauté de `Abd Allâh Ibn Ubayy s’effondrèrent. les Qurayshites lui écrivirent alors : « Puisque tu as offert un abri à notre ennemi, nous te disons clairement que tu devras soit lutter contre lui toi-même soit le chasser de ta cité, sinon nous jurons par Dieu que nous envahirons ta cité, nous tuerons tes hommes et asservirons tes femmes. » Cette lettre vint nourrir le feu de sa jalousie et il était prêt à accomplir un méfait, mais le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — prit des précautions opportunes et mit en déroute ses mauvais desseins.

Les Qurayshites eurent recours à un autre moyen de pression et de menace. Quand Sa’ad Ibn Mou’az, un autre chef de Médine, alla à la Mecque pour accomplir la `Omrah, Abou Jahl lui barra le chemin à l’entrée même de la Ka’bah, en lui disant : « Penses-tu que nous allons te laisser accomplir Omrah en paix alors que tu abrites et aides des renégats de chez nous ? Si tu n’avais pas été l’invité de Ommayyah Ibn Khalf, tu ne serais pas reparti vivant d’ici. » Sa’ad répondit : « Par Allah, si tu m’empêches d’accomplir la `Omrah, je me vengerai d’une pire manière et je bloquerai ta route près de Médine. » Suite à cet incident, les gens de la Mecque déclarèrent qu’ils empêcheraient les Musulmans d’effectuer le pèlerinage à la Ka’bah, et les gens de la Médine de répliquer en bloquant la route commerciale des opposants de l’Islam vers la Syrie. Les Musulmans n’avaient d’autres choix que de tenir fermement cette route de façon à forcer les Qurayshites, et les autres clans, dont les intérêts étaient étroitement liés à cette route, à reconsidérer leur attitude hostile et antagoniste à leur égard. C’est pourquoi, le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — attachait une grande importance à ce problème. Une fois les premiers arrangements pour l’organisation de la toute nouvelle communauté musulmane et les termes de paix avec les voisins juifs arrêtés, il adopta deux mesures en relation avec les événements.

Premièrement, il entama des négociations avec les clans qui vivaient entre la Mer Rouge et cette fameuse route commerciale afin de créer des alliances avec eux ou tout du moins les persuader de signer des traités de neutralité avec les Musulmans. Il y réussit. Il s’engagea dans un traité de non-alignement avec Jouhainah, qui était un clan très important des étendues vallonnées de la côte. Ensuite, à la fin de la première année de l’Hégire, il conclut un traité d’alliance défensive avec les Banû Damrah, qui vivaient près de Yanb’ou et Zawal Oushairah. En l’an 2 de l’Hégire, se joignirent à l’alliance les Banû Moudlij, voisins et alliés des Bani Damrah. Un grand nombre de ces gens se convertit à l’Islam suite au travail missionnaire effectué par les Musulmans...

Deuxièmement, il envoya avec succès des petits groupes d’hommes sur cette route pour mettre en garde les Qurayshites ; il accompagna lui-même certains d’entre eux. Durant la première année de l’Hégire, quatre expéditions furent envoyées : l’expédition sous la direction de Hamzah, l’expédition sous Oubaidah Ibn Harith, l’expédition sous Sa’ad Ibn Abi Waqqâs et l’expédition Al-Abwa’ sous le commandement du Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — lui-même. Pendant le premier mois de la seconde année, sur cette même route, deux incursions supplémentaires furent lancées, connues sous l’expédition Bouwat et l’expédition Zawal Oushairah. Deux choses sont à noter à propos de toutes ces expéditions.

D’abord, elles ne donnèrent lieu à aucune effusion de sang ni à aucun pillage. Cela prouve que l’objet réel de ces expéditions était de montrer aux Quraysh au profit de qui le vent soufflait. Deuxièmement, le Saint Prophète n’envoya aucun homme de Médine dans aucune de ces incursions. Tous les groupes étaient uniquement composés d’immigrants de la Mecque de manière à limiter le conflit aux gens de Quraysh et à ne pas impliquer d’autres clans. Par opposition, les Qurayshites de la Mecque cherchaient à tout prix à impliquer d’autres tribus dans le conflit. Quand ils envoyèrent des groupes vers Médine, ils n’avaient aucun remords à piller. Par exemple, une expédition sous le commandement de Kurz Ibn Jabir al-Fihrl pilla le bétail des gens de Médine à proximité de la ville pour montrer quelles étaient leurs intentions réelles.

Tel était l’état des affaires quand au mois de Sha’ban de l’an 2 après l’hégire (février ou mars de l’an 623 après Jésus) une grande caravane des Qurayshites de retour de Syrie, transportant des biens d’une valeur de 50 000 dinars et avec seulement une escorte de 30 à 40 hommes atteignit le territoire d’où les Médinois pouvaient facilement l’attaquer. Abou Soufyan, par expérience, était conscient de la richesse des biens commerciaux transportées et de l’insuffisance de la garde. Il craignit par conséquent une attaque des Musulmans. Dés qu’il pénétra dans le territoire à risque, il détacha un homme à dos de chameau vers la Mecque pour demander du secours.

Quand l’homme atteignit la Mecque, il déchira les oreilles du chameau, selon une vieille coutume d’Arabie, lui ouvrit le nez et il renversa sa selle. Il déchira sa chemise de face et de dos, il commença à hurler de sa voix la plus forte : « O gens des Qurayshites, détachez de l’aide pour protéger votre caravane de Syrie sous la responsabilité de Abou Soufyan, car Muhammad et ses partisans la poursuivent ; sinon je ne pense pas que vous reverrez vos biens. Courrez, courrez à son secours. » Ce discours causa une grande agitation et une grande colère dans toute la Mecque et tous les grands chefs de Quraysh se préparèrent à la guerre. Une armée dénombrant 600 soldats armés et une cavalerie de 100 personnes marchèrent vers le combat en grande pompe. Ils avaient l’intention non seulement de secourir la caravane mais aussi de mettre un terme définitif à la menace des Musulmans qui s’étaient consolidés à Médine. Ils voulaient écraser ce pouvoir croissant et intimider les clans entourant la route afin de la rendre absolument sûre pour l’avenir.

Le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui —, qui se tenait toujours bien informé de l’état des affaires, sentit que l’heure était venue pour lui de faire un pas décisif ; sinon le mouvement islamique serait définitivement enrayé et il n’aurait aucune chance de se relever encore. Car si les Qurayshites envahissaient Médine, les chances auraient été contre les Musulmans. La condition de la communauté musulmane était encore chancelante parce que les immigrants mouhajirin n’avaient pas été capables de stabiliser leur économie durant la courte période (moins de deux ans) de leur séjour à Médine ; les Ansar, qui les avaient soutenu, n’avaient pas encore été testés, et les clans voisins juifs étaient agnostiques. A Médine même, il y avait un fort groupe d’hypocrites et de moushriks ; par dessus tout, les clans environnants vivaient dans la crainte des Qurayshites et avaient les mêmes sympathies religieuses qu’eux. Le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui —, par conséquent, sentit que les conséquences de cette invasion probable ne seraient pas favorables aux Musulmans.

La deuxième possibilité consistait à ne pas envahir Médine mais à simplement escorter leur caravane et à effectuer une simple démonstration de force. Dans ce cas aussi, si les Musulmans restaient inactifs cela aurait affecté leur réputation. Bien évidemment, cette décision de faibles aurait également encouragé les autres arabes qui étaient restés inactifs et aurait insécurisé la position des Musulmans dans le pays. Les clans voisins auraient lancé des hostilités à l’exemple des Qurayshites. Les Juifs, les hypocrites et les moushriks de Médine se seraient clairement insurgés contre eux et auraient menacé la sécurité de vie, de propriété et d’honneur des Musulmans et auraient finalement rendu leur vie difficile à Médine. Les Musulmans n’auraient plus été capables d’inspirer de crainte à l’ennemi afin de sauvegarder leurs vies, propriétés et honneurs.

Une étude attentive de la situation conduisit le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — à se décider pour une mesure décisive : se battre avec le peu de force qu’il pouvait rassembler, car c’était la seule manière de trancher définitivement : soit la communauté musulmane avait le droit de survivre soit elle était destinée à périr.

Quand il conclut à cette décision, il appela les Mouhajirin et les Ansar ensemble et leur exposa l’entière situation, sans aucune réserve. Il dit : « Allah a promis que vous vous confronterez à l’une des deux, la caravane commerciale venant du nord ou l’armée des Qurayshites marchant vers le sud. Maintenant dites-moi laquelle des deux vous voulez attaquer ! » Une grande majorité des gens répondirent qu’ils souhaitaient attaquer la caravane. Mais le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — qui avait autre chose en tête, répéta la même question. A cela Miqdad Ibn ’Amr, un Mouhajir, se leva et dit : « O Messager d’Allah ! S’il te plait marche sur la voie qu’Allah t’ordonne ; nous t’accompagnerons où tu iras. Nous ne dirons pas comme les israélites : « Va-t-en, que toi et ton Seigneur luttiez, nous attendrons. » Contrairement à eux, nous disons : « Que toi et ton seigneur luttiez ; nous lutterons à vos côtés jusqu’à notre dernier souffle. » » Même à ce moment là il n’annonça pas de décision, mais il attendit une réponse des Ansar qui n’avaient encore pris part à aucune des batailles de l’Islam. Comme c’était la première occasion pour eux de prouver qu’ils étaient prêts à tenir leur promesse de lutter pour la cause de l’Islam, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — réitéra la question sans directement s’adresser à eux. A cela, Sa’ad Ibn Mou’az, un Ansar, se leva et dit : « Il semble que tu nous poses la question. » Quand le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — répondit par l’affirmative, l’Ansar répliqua : « Nous avons cru en toi et nous avons confirmé que tu nous as apporté la vérité, et avons fait la promesse solennelle que nous t ’écouterons et t’obéirons. Par conséquent, O Messager d’Allah, fais ce que tu as l’intention de faire. Nous jurons par Allah qui t’a envoyé avec la vérité que nous sommes prêts à t’accompagner vers la côte et si tu te jettes à l’eau, nous nous jetterons avec toi. Nous t’assurons que pas un seul d’entre nous restera en arrière ni t’abandonnera, car nous n’hésiterons pas un instant à lutter, même si tu devais nous conduire au champ de bataille demain. Nous resterons fermes dans la bataille et nous sacrifierons nos vies dans la lutte. Nous espérons que par la grâce d’Allah notre comportement réjouira ton cœur. Alors, confiants dans la bénédiction d’Allah, emmène-nous au champ de bataille. » Après ces discours, il fut décidé qu’ils marcheraient en direction de l’armée Quraysh et non en direction de la caravane.

Mais il faut noter que la décision n’était pas de nature ordinaire. Parce que le nombre de gens qui s’avançaient vers le champ de bataille était à peine supérieur à 300 (86 Mouhajir, 62 des Aws et 170 des Khazraj). De plus, la petite armée était mal armée et à peine équipée pour la bataille. Seuls quelques uns avaient des chevaux, les autres se relayant par trois ou quatre à dos de chameaux, sur les 70 qu’ils avaient au total. Par-dessus tout, ils n’avaient pas assez d’armes pour la bataille ; 60 d’entre eux seulement avaient des armures. Par conséquent, il n’est pas étonnant qu’à l’exception de ceux préparés à sacrifier leurs vies à la cause de l’islam, la majorité de ceux qui avaient rejoint l’expédition étaient mortifiés par la peur et ils avaient le sentiment de marcher vers la mort. En plus de cela, il y avait ceux qui regardaient les choses d’un point de vue égoïste. Bien qu’ils aient embrassé l’Islam, ils ne s’étaient pas rendu compte que leur foi exigeait le sacrifice de leurs vies et de leurs propriétés ; ils pensaient que c’était là une expédition nourrie par un enthousiasme religieux irrationnel. Mais le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — et les vrais croyants avaient réalisé l’urgence de cette heure critique qui nécessitait qu’ils risquent leur vie : alors, ils marchèrent directement vers le sud ouest, c’est-à-dire en direction de l’armée Quraysh. C’est une preuve claire que dés le début ils étaient partis pour lutter contre l’armée et non pas pour piller la caravane. Car s’ils avaient eu l’intention de piller la caravane ils auraient pris la direction du nord-ouest et non celle du sud ouest.

Les deux parties se rencontrèrent à Badr le 17 du Ramadan. Quand les deux armées se confrontèrent, le Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — remarqua que l’armée Quraysh était trois fois plus importante et était beaucoup mieux équipée, il leva alors les mains en supplication et fit cette prière avec une grande humilité : « O Allah ! Voilà les Qurayshites fiers de leur arsenal : ils sont venus pour prouver que Ton messager est un menteur. O Allah ! Envoie-nous le secours que Tu as promis de nous donner. O Allah ! Si cette petite armée de Tes serviteurs est détruite, alors il ne restera personne sur cette terre pour T’adorer. » Dans ce combat, les émigrants de la Mecque furent mis à la plus rude épreuve car ils devaient lutter contre leurs plus proches et plus chers parents et lever le sabre sur leurs pères, leurs fils, leurs oncles maternels et paternels et leurs frères. Il est évident que seuls ceux qui avaient accepté la Vérité sincèrement et coupé leurs relations avec la fausseté ont réussi à traverser cette épreuve. D’une autre manière, le test auquel étaient soumis les Ansar n’était pas moins dur. Jusque là ils n’avaient remis en question le pouvoir des Qurayshites et de leurs alliés qu’en donnant l’abri aux Musulmans, mais maintenant, pour la première fois, ils allaient se battre et semer les graines d’une longue et amère guerre avec eux. C’était en effet un test très difficile, car cela signifiait qu’une petite ville avec une population de quelques milliers de personnes allait mener une guerre contre l’Arabie entière. Évidemment seuls ceux qui croyaient fermement en la vérité de l’Islam au point d’être prêts à sacrifier tout intérêt personnel en son nom étaient capables de faire ce pas. Alors Allah accepta ces sacrifices des Mouhajirin et des Ansar en raison de leur foi véritable, et Il les récompensa de Son secours. Les fiers et bien équipés Quraysh furent mis en déroute par ces hommes mal équipés dévoués à l’Islam. 70 hommes de leur armée furent tués et 70 furent faits prisonniers et leurs équipements et leurs armes passèrent aux mains des Musulmans comme butins de guerre. Tous leurs grands chefs, qui étaient leurs meilleurs soldats et qui avaient dirigé l’opposition contre l’Islam furent tués dans la Bataille. Il n’est pas étonnant que cette victoire décisive ait fait de l’Islam un pouvoir avec lequel il fallait compter.

Un chercheur érudit occidental dit qu’avant la bataille de Badr, l’Islam était simplement une religion et un état mais qu’après la Bataille il devint la religion officielle, voire l’État lui-même.

Sujets Traités

C’est cette formidable Bataille qui est passée en revue dans cette sourate. Mais qu’il soit noté qu’à certains égards cet examen est assez différent des examens habituellement faits par les chefs de ce monde après une belle victoire. Au lieu de se réjouir de la victoire, la sourate met l’accent sur les faiblesses morales que cette expédition avait fait ressortir afin que les Musulmans essaient de se réformer au mieux.

La sourate souligne que la victoire était davantage due au Secours de Dieu plutôt qu’à la bravoure des Musulmans, afin que ceux-ci apprennent à Lui faire confiance et à Lui obéir, ainsi qu’à Son Messager, de manière exclusive. Elle énonce la leçon morale du conflit entre la Vérité et le Mensonge et explique les qualités qui conduisent au succès dans un conflit. Ensuite, la sourate s’adresse aux polythéistes, aux hypocrites, aux juifs et aux prisonniers de cette guerre d’une manière impressionnante pour qu’ils retiennent la leçon. Elle donne aussi des instructions en ce qui concerne les butins de guerre. Elle demande aux Musulmans de ne pas les considérer comme un droit qui leur reviendrait mais comme une bonté divine qui leur est accordée. Par conséquent, ils doivent accepter avec gratitude la partage qui leur est proposé et remettre de bon gré la part qui revient à la Cause de Dieu et aux nécessiteux.

Alors elle développe des instructions morales concernant les lois de paix et de guerre car elles devenaient absolument nécessaires étant donné la phase où le mouvement islamique s’engageait. Elle enjoint aux Musulmans de réfréner les habitudes du temps de « l’ignorance » qu’ils soient en paix ou en guerre et d’établir ainsi leur supériorité morale dans le monde. L’objectif était de prouver au monde la moralité que l’Islam avait injectée depuis le tout début dans la vie pratique. Elle affirme aussi certains articles de la Constitution islamique pour différencier le statut des Musulmans vivant dans les limites de Dar-ul-Islam (le domicile de l’Islam) de celui des Musulmans vivants en dehors de ces limites.

Liens Internes

Les versets 1 à 41 traitent des problèmes du butin de guerre. Le Coran dit qu’en réalité il ne s’agit pas de butin de guerre mais de dons de Dieu et en fait la démonstration dans l’exemple de la victoire de Badr (et dans toutes les autres batailles également) qui est due au Secours de Dieu et non aux efforts des musulmans. Ce passage déclare aussi, dans le verset 40, que l’objectif des musulmans dans la guerre doit être l’élimination des obstacles s’opposant à l’établissement de l’islam et non pas de gagner un butin. De plus, le butin en tant que don de Dieu appartient à Dieu et à Son Prophète, qui sont les seuls à pouvoir le répartir. Une fois que les musulmans ont été préparés à accepter ces faits, les différentes parts du butin ont été allouées.

Versets 42 à 54 : La Bataille de Badr a été ordonnée par Dieu pour que l’islam triomphe de l’ignorance. L’enseignement que l’on en tire est que les musulmans doivent placer leur confiance en Dieu, se préparer pour la guerre et ne pas se laisser séduire par Satan comme les infidèles l’ont été.

Dans les versets 55 à 59, la sacralité des pactes a été rappelée et les musulmans ont reçu l’ordre de les respecter aussi longtemps que l’autre partie ne les rompt pas.

Ensuite, les versets 60 à 66 enseignent aux musulmans de préparer la guerre sur tous les fronts tout en étant prêts à faire la paix si l’autre partie y est encline.

Dans les versets 67 à 71, des instructions ont été données concernant les prisonniers de guerre.

Puis, dans les versets 72 à 75, pour rester soudés contre leurs ennemis, les musulmans ont été invités à entretenir des relations cordiales entre eux.

P.-S.

Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.


17/02/2011
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Sourate Al-A`râf

Sourate Al-A`râf

jeudi 7 juin 2001

Nom

Cette sourate tire son nom des versets 46 et 47 dans lesquels se trouvent la mention d’al-a`râf.

Période de Révélation

Une étude de son contenu montre clairement que la période de sa révélation est la même que celle de sourate Al-An`âm, c’est-à-dire, la dernière année de la vie du Saint Prophète à La Mecque. Il n’est pas possible d’affirmer avec certitude laquelle de ces deux sourates fut révélée la première, mais le style de leur exhortation indique clairement qu’elles appartiennent à la même période. Les deux sourates ont le même contexte historique, le lecteur peut donc se référer à la préface de sourate Al-An`âm.

Thème

Le sujet principal de cette sourate est l’invitation au message divin révélé à Muhammad — paix et bénédictions sur lui, formulé sur le ton de l’avertissement. En effet, le Messager avait consacré une longue période à l’avertissement des habitants de La Mecque sans résultat tangible sur eux. Pire, ils avaient ignoré son message et étaient devenus tellement obstinés et hostiles que, conformément au plan divin, il allait être commandé au Messager de les quitter pour se tourner vers d’autres peuples. Pour cette raison, ils ont été mis en demeure d’accepter le message et avertis fermement des conséquences de la conduite répréhensible adoptée par les peuples précédents envers leurs Messagers.

Alors que le Saint Prophète allait émigrer de La Mecque, la partie finale du discours a été adressée aux gens du Livre avec qui il allait entrer en contact. Cela signifiait que l’heure de l’émigration approchait et "l’invitation" allait être étendue à l’humanité et ne devait pas se limiter à son propre peuple comme auparavant. Le discours adressé aux juifs souligne clairement les conséquences de leur conduite hypocrite envers leur prophète : ils prétendaient croire au Prophète Moïse, mais étaient, en pratique, opposés à ses enseignements, lui avaient désobéi et avaient privilégié le mensonge. Ils ont, par conséquent, été affligés d’ignominie et de déshonneur.

À la fin de la sourate, quelques instructions ont été données au Saint Prophète et à ses disciples afin de propager l’Islam par la sagesse ; le plus important étant de faire preuve de patience et de réserve face aux provocations de l’adversaire. Dans ce contexte de tension, ils ont particulièrement été avisés de ne pas emprunter de voies nuisibles à leur cause.

Liens Internes

Versets 1 à 10 : Dans ce passage, les hommes ont été invités à suivre le message qui leur a été envoyé par l’intermédiaire de Muhammad — paix et bénédictions sur lui — et ont été avertis des conséquences de son rejet.

Versets 11 à 25 : Le récit d’Adam a été relaté en guise de leçon pour sa descendance contre les machinations de Satan, toujours prêt à les dévoyer comme il l’a fait avec Adam et Ève.

Versets 26 à 53 : Ce passage contient des instructions divines s’opposant aux desseins de Satan. Une image pittoresque des conséquences de ces deux voies y est dépeinte : la voie de Dieu et la voie de Satan.

Versets 54 à 58 : Ces versets établissent un parallèle entre le message envoyé par Dieu (le Créateur des cieux et de la terre et de tout ce qu’ils renferment) que l’on doit suivre et la pluie qu’Il envoie pour donner vie à une terre morte.

Versets 59 à 171 : Des événements de la vie de prophètes tels que Noë, Hûd, Sâlih, Lot, Jethro et Moïse — que la paix de Dieu soit sur eux tous — ont été relatés pour illustrer les conséquences du rejet du message. De même, l’audience du Prophète Muhammad — paix et bénédictions sur lui — a été exhortée à accepter et à suivre le message pour échapper à la perdition.

Versets 172 à 174 : L’alliance avec les Israélites a été évoquée suite au passage précédent. On a rappelé à l’humanité toute entière l’alliance passée du temps où Adam avait été nommé Lieutenant de Dieu afin que tous ses descendants s’en souviennent et acceptent de suivre le message confié au Saint Prophète.

Versets 175 à 179 : L’exemple de celui qui avait connaissance du message mais l’a ignoré a été donné pour mettre en garde ceux qui démentent le message. Ces derniers ont été exhortés à se servir de leurs facultés pour reconnaître le message, faute de quoi l’Enfer sera leur ultime demeure.

Versets 180 à 198 : Ce passage concluant traite de certaines déviations caractérisant ceux qui n’utilisent pas leurs facultés comme il se doit pour comprendre le message. Ceux-ci ont été exhortés, désavoués et avertis des conséquences graves de leur antagonisme envers le message du Noble Prophète.

Versets 199 à 206 : En conclusion, des instructions ont été données au Saint Prophète, et par son intermédiaire à ses disciples, quant à l’attitude à adopter face à ceux qui rejettent le message et s’en détournent.

P.-S.

Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.


21/01/2011
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Sourate Al-A`râf

Sourate Al-A`râf

jeudi 7 juin 2001

Nom

Cette sourate tire son nom des versets 46 et 47 dans lesquels se trouvent la mention d’al-a`râf.

Période de Révélation

Une étude de son contenu montre clairement que la période de sa révélation est la même que celle de sourate Al-An`âm, c’est-à-dire, la dernière année de la vie du Saint Prophète à La Mecque. Il n’est pas possible d’affirmer avec certitude laquelle de ces deux sourates fut révélée la première, mais le style de leur exhortation indique clairement qu’elles appartiennent à la même période. Les deux sourates ont le même contexte historique, le lecteur peut donc se référer à la préface de sourate Al-An`âm.

Thème

Le sujet principal de cette sourate est l’invitation au message divin révélé à Muhammad — paix et bénédictions sur lui, formulé sur le ton de l’avertissement. En effet, le Messager avait consacré une longue période à l’avertissement des habitants de La Mecque sans résultat tangible sur eux. Pire, ils avaient ignoré son message et étaient devenus tellement obstinés et hostiles que, conformément au plan divin, il allait être commandé au Messager de les quitter pour se tourner vers d’autres peuples. Pour cette raison, ils ont été mis en demeure d’accepter le message et avertis fermement des conséquences de la conduite répréhensible adoptée par les peuples précédents envers leurs Messagers.

Alors que le Saint Prophète allait émigrer de La Mecque, la partie finale du discours a été adressée aux gens du Livre avec qui il allait entrer en contact. Cela signifiait que l’heure de l’émigration approchait et "l’invitation" allait être étendue à l’humanité et ne devait pas se limiter à son propre peuple comme auparavant. Le discours adressé aux juifs souligne clairement les conséquences de leur conduite hypocrite envers leur prophète : ils prétendaient croire au Prophète Moïse, mais étaient, en pratique, opposés à ses enseignements, lui avaient désobéi et avaient privilégié le mensonge. Ils ont, par conséquent, été affligés d’ignominie et de déshonneur.

À la fin de la sourate, quelques instructions ont été données au Saint Prophète et à ses disciples afin de propager l’Islam par la sagesse ; le plus important étant de faire preuve de patience et de réserve face aux provocations de l’adversaire. Dans ce contexte de tension, ils ont particulièrement été avisés de ne pas emprunter de voies nuisibles à leur cause.

Liens Internes

Versets 1 à 10 : Dans ce passage, les hommes ont été invités à suivre le message qui leur a été envoyé par l’intermédiaire de Muhammad — paix et bénédictions sur lui — et ont été avertis des conséquences de son rejet.

Versets 11 à 25 : Le récit d’Adam a été relaté en guise de leçon pour sa descendance contre les machinations de Satan, toujours prêt à les dévoyer comme il l’a fait avec Adam et Ève.

Versets 26 à 53 : Ce passage contient des instructions divines s’opposant aux desseins de Satan. Une image pittoresque des conséquences de ces deux voies y est dépeinte : la voie de Dieu et la voie de Satan.

Versets 54 à 58 : Ces versets établissent un parallèle entre le message envoyé par Dieu (le Créateur des cieux et de la terre et de tout ce qu’ils renferment) que l’on doit suivre et la pluie qu’Il envoie pour donner vie à une terre morte.

Versets 59 à 171 : Des événements de la vie de prophètes tels que Noë, Hûd, Sâlih, Lot, Jethro et Moïse — que la paix de Dieu soit sur eux tous — ont été relatés pour illustrer les conséquences du rejet du message. De même, l’audience du Prophète Muhammad — paix et bénédictions sur lui — a été exhortée à accepter et à suivre le message pour échapper à la perdition.

Versets 172 à 174 : L’alliance avec les Israélites a été évoquée suite au passage précédent. On a rappelé à l’humanité toute entière l’alliance passée du temps où Adam avait été nommé Lieutenant de Dieu afin que tous ses descendants s’en souviennent et acceptent de suivre le message confié au Saint Prophète.

Versets 175 à 179 : L’exemple de celui qui avait connaissance du message mais l’a ignoré a été donné pour mettre en garde ceux qui démentent le message. Ces derniers ont été exhortés à se servir de leurs facultés pour reconnaître le message, faute de quoi l’Enfer sera leur ultime demeure.

Versets 180 à 198 : Ce passage concluant traite de certaines déviations caractérisant ceux qui n’utilisent pas leurs facultés comme il se doit pour comprendre le message. Ceux-ci ont été exhortés, désavoués et avertis des conséquences graves de leur antagonisme envers le message du Noble Prophète.

Versets 199 à 206 : En conclusion, des instructions ont été données au Saint Prophète, et par son intermédiaire à ses disciples, quant à l’attitude à adopter face à ceux qui rejettent le message et s’en détournent.

P.-S.

Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.


17/01/2011
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Sourate Al-An`âm

Sourate Al-An`âm

jeudi 5 juillet 2001

Nom

Cette sourate tire son nom des versets 136, 138 et 139 dans lesquels ont été réfutées une série de croyances superstitieuses des Arabes idolâtres concernant le caractère licite ou illicite de certains animaux.

Période de Révélation

Selon une tradition d’Ibn `Abbâs, la sourate fut révélée en une seule fois à La Mecque. Asmâ’, fille de Yazîd, un cousin germain de Mu`adh Ibn Jabal, a dit : "Lors de la révélation de cette sourate, le Saint Prophète était sur une chamelle et je tenais ses rennes. Le chameau a commencé à sentir le poids au point que l’on aurait dit que ses os allaient se briser." Nous apprenons aussi d’autres traditions que le Saint Prophète avait dicté la sourate entière la nuit même de sa révélation.

Le sujet de la sourate montre clairement qu’elle fut probablement révélée pendant la dernière année de vie du Saint Prophète à La Mecque. La tradition d’Asmâ’, la fille de Yazîd, confirme aussi ce fait. Comme elle faisait partie des Ansâr et avait embrassé l’islam après la migration du Saint Prophète à Yathrib [1], sa visite au Saint Prophète à La Mecque eut probablement lieu pendant la dernière année de sa vie. En effet, auparavant, ses relations avec ces gens n’étaient pas assez intimes pour qu’une femme de Yathrib vienne lui rendre visite à La Mecque.

Circonstances de Révélation

Après la détermination de la période de révélation, il est plus facile de visualiser le contexte de la sourate. Douze années s’étaient écoulées depuis que le Saint Prophète avait invité les gens à l’islam. L’opposition et la persécution des Quraysh étaient devenues plus violentes et plus brutales, et la majorité des musulmans avaient dû quitter leurs demeures et émigrer en Abyssinie. Avant tout, les deux grands soutiens du Saint Prophète, Abû Tâlib et Khadîjah, n’étaient plus là pour l’aider et lui donner de la force ; il était donc privé de tout soutien de ce monde. En dépit de cela, il poursuivit sa mission n’en déplaise aux opposants. Suite à cela, d’une part, les habitants respectables de La Mecque, ainsi que les clans environnants, ont commencé à progressivement accepter l’islam ; d’autre part, la communauté dans son ensemble persévérait dans le rejet de l’islam. Aussi une personne montrant de l’empathie envers l’islam était-elle soumise aux railleries et à la dérision, à la violence physique et à l’exculsion sociale.

Yathrib s’avéra une lueur d’espoir dans ces sombres circonstances : l’islam commençait à s’y étendre librement grâce aux efforts de quelques personnes influentes parmi les Aws et les Khazraj [2] qui s’étaient convertis à La Mecque. Ainsi commença la marche de l’islam vers le succès et personne n’aurait pu alors mesurer les dimensions que cette religion pourrait prendre. Pour un observateur occasionnel, l’islam apparaissait à cette époque comme un mouvement faible dépourvu d’appui matériel excepté le maigre soutien de la famille du Prophète et des quelques pauvres adeptes du mouvement. Évidemment, ces derniers ne pouvaient être d’une grande aide puisqu’ils avaient été eux-mêmes exclus par leurs propres clans qui étaient devenus leurs ennemis et les persécutaient.

Sujet

Telles étaient les conditions lors de la révélation de cette sourate. Les principaux sujets traités dans ce propos peuvent être divisés en sept parties :

  1. Réfutation de l’associationnisme (shirk)et invitation au credo du tawhîd [3].
  2. Énonciation de la doctrine de "la vie après la mort" et réfutation de la notion erronée selon laquelle il n’y avait rien au-delà de cette vie ici-bas.
  3. Réfutation des superstitions répandues.
  4. Énonciation des principes moraux fondamentaux pour l’établissement de la société islamique.
  5. Réponses aux objections dressées contre le Saint Prophète et sa mission.
  6. Encouragements du Saint Prophète et de ses disciples qui étaient alors dans un état d’inquiétude et de découragement suite à l’échec apparent de la mission.
  7. Remontrance, avertissements et menaces adressés aux incrédules et adversaires pour les faire renoncer à leur indifférence et à leur arrogance.

Il convient, cependant, de noter que ces différents sujets n’ont pas été traités les uns après les autres, dans des sections séparées, mais plutôt dans un discours continu où ces différents sujets viennent s’imbriquer en cours de discussion à maintes reprises de manière différente.

Le contexte des sourates mecquoises

Il s’agit de la première longue sourate mecquoise dans l’ordre de la compilation du Coran, il serait donc utile d’expliquer le contexte historique des sourates mecquoises en général afin que le lecteur puisse facilement comprendre les sourates mecquoises, ainsi que nos références aux différentes étapes de la période mecquoise en rapport avec les commentaires les concernant.

Tout d’abord, il faut souligner que très peu d’éléments sont disponibles concernant le contexte de révélation des sourates à La Mecque tandis que la période de révélation de toutes les sourates médinoises est connue ou peut être facilement déterminée. Il existe même des traditions authentiques sur les circonstances de révélation de la majorité des versets médinois.

En revanche, nous ne disposons pas d’informations aussi détaillées pour les sourates mecquoise. Seuls quelques sourates et versets disposent de traditions authentiques concernant le moment et l’occasion de leur révélation. Ceci est dû au fait que l’histoire de la période mecquoise n’a pas été compilée aussi minutieusement que celle de la période médinoise. Il faut donc avoir recours aux preuves renfermées par les sourates pour déterminer la période de leur révélation ; par exemple : les thèmes traités, leur sujet, leur style et les références directes ou indirectes aux événements et aux circonstances liés à leur révélation.

Ainsi il est évident, qu’à l’aide de tels indices, nous ne pouvons dire avec précision à quelle occasion ont été révélés certains versets et certaines sourates. La meilleure méthode reste de comparer les indices que présente une sourate avec les événements de la vie du Saint Prophète à La Mecque afin d’aboutir à une conclusion plus ou moins correcte quant à la période de révélation de cette sourate. Si nous prenons en compte les éléments précités, l’histoire de la mission du Saint Prophète à La Mecque peut être divisée en quatre parties :

  1. La première partie a commencé par sa désignation en tant que Messager aboutissant à la proclamation publique de sa mission prophétique trois ans plus tard. Pendant cette période, le Message a été passé secrètement à quelques personnes choisies uniquement. Le commun des Mecquois n’était pas au courant.
  2. La seconde étape a duré deux ans après la proclamation de son titre de Prophète. Elle a débuté par l’opposition des individus, puis assez vite, l’opposition est devenue antagonisme, raillerie, dérision, accusation, abus et fausse propagande. Ainsi des groupes ont été formés pour persécuter ces musulmans qui étaient relativement pauvres, faibles et impuissants.
  3. La troisième étape dura environ six ans, du commencement de la persécution à la mort d’Abû Tâlib et Khadîjah, la dixième année de la mission prophétique. Pendant cette période, la persécution des musulmans était devenue si intense et si brutale que beaucoup d’entre eux ont été forcés d’émigrer en Abyssinie. L’exclusion sociale et économique s’est exercée contre le Saint Prophète et les membres de sa famille et les musulmans qui sont restés à La Mecque ont été contraints de prendre refuge à Shi`b Abî Tâlib où ils ont été assiégés.
  4. La quatrième étape a duré environ trois ans ; de la dixième à la treizième année de la mission prophétique. C’était une période de dures épreuves et de souffrances pénibles pour le Saint Prophète et ses disciples. La vie était devenue intolérable à La Mecque et il ne semblait exister aucun lieu de refuge même à l’extérieur de la ville. Si bien que quand le Saint Prophète est allé à Tâ’if, il n’y a trouvé ni abri ni protection. D’autre part, à l’occasion du pèlerinage, le prophète appelait chaque clan arabe à accepter son invitation à l’islam, mais ne recevait en réponse qu’un refus absolu de tout bord. Parallèlement, les habitants de La Mecque complotaient afin de se débarrasser de lui en le tuant, en l’emprisonnant ou en le bannissant de leur ville. C’est au cours de cette période critique qu’Allah a ouvert à l’islam les cœurs des Ansâr de Yathrib où le Prophète émigra sur leur invitation.

La vie du Saint Prophète à La Mecque divisée en quatre étapes, il devient plus facile de déterminer à quelle étape certaines sourates mecquoises ont été révélées. En effet, leur sujet et leur style permettent de distinguer les étapes au cours desquelles elles ont été révélées. De plus, elles contiennent des références à propos des circonstances et des événements constituant le contexte de leur révélation.

Nous déterminerons, pour les sourates Mecquoises suivantes, les caractéristiques de chaque étape et nous signalerons en préambule, la période dans laquelle chacune de ces sourates a été révélée.

Sujet : Crédo islamique

Cette sourate traite principalement des différents aspects des articles majeurs de la foi islamique : le Tawhîd (i.e. le monothéisme), la vie après la mort, la mission prophétique, ainsi que leur application pratique à la vie humaine. Parallèlement, elle réfute les croyances erronée des opposants, répond à leurs objections, les avertit et les admoneste et apporte réconfort au Saint Prophète et à ses disciples qui souffraient alors de la persécution. Bien entendu, ces thèmes n’ont pas été traités séparément, mais harmonisés d’une excellente façon.

Liens internes

Versets 1 à 12 : Ces verstes comportent une entrée en matière et une exhortation. Les infidèles ont été avertis que leur refus du crédo islamique et le fait qu’ils ne suivent pas la Lumière émanant de la révélation de Dieu l’Omniscient et l’Omnipotent les exposaient à la même fin fatale que les infidèles du passé. Les arguments qu’ils invoquaient pour justifier leur rejet du Prophète et de la révélation qui lui avait été envoyée ont été réfutés. De plus, ils ont été invités à ne pas se méprendre sur le sursis qui leur avait été accordé.

Versets 13 à 24 : Ces versets inculquent le monothéisme (tawhîd) et réfutent le polythéisme (shirk) qui représente un obstacle pour son acceptation.

Versets 25 à 32 : La vie dans l’au-delà y est dépeinte de manière pittoresque pour mettre les infidèles en garde contre les conséquences du rejet des articles de la foi.

Versets 33 à 73 : leur thème central traite du statut prophétique, sa mission, les limites de son pouvoir, l’attitude vis-à-vis de ses disciples, tant du point de vue du noble Prophète que de celui des infidèles.

Versets 74 à 90 : Dans cette même logique, ces versets relatent le récit du Prophète Abraham pour signifier aux Arabes païens que la mission du Prophète Muhammad à laquelle ils s’opposent est la même que celle du Prophète Abraham — que la paix de Dieu soit sur lui. Cette ligne d’argumentation a été choisie car ils se considéraient eux-mêmes comme des adeptes d’Abraham — paix sur lui — et notamment les Quraysh qui étaient fiers d’être aussi ses descendants.

Versets 91 à 108 : Une autre preuve du statut prophétique de Muhammad — paix et bénédictions sur lui — est le Livre qui lui a été révélé par Dieu car ses enseignements indiquent la bonne guidance en matière de credo et de pratique.

Dans les versets 109 à 154, une comparaison est dressée entre les prescriptions divines et les prescriptions du paganisme arabe pour montrer la différence saisissante entre les deux et, par voie de conséquence, prouver que le Coran est un Livre Révélé.

Dans les versets 155 à 160, les juifs précédemment critiqués dans les versets 144 à 147 en même temps que les Arabes païens, ont été incités à comparer les enseignements du Coran avec ceux de la Torah afin qu’ils reconnaissent leurs similitudes, abandonnent leurs faux prétextes et suivent la Guidance qui les sauvera du jugement le Jour de la Résurrection.

En guise de conclusion, le Saint Prophète a reçu, d’une manière sublime et forte, l’ordre de proclamer sans crainte les articles du credo islamique et leurs implications. Tel est l’objet des versets 161 à 165.

P.-S.

  1. Traduit de l’anglais du site de l’association des étudiants musulmans de l’USC.
  2. Selon de nombreuses traditions rapportées dans les exégèses des imams Ibn Kathîr et Al-Qurtubî, cette sourate a été révélée en une fois et était escortée pendant sa révélation de soixante-dix mille anges, louant et glorifiant Allah, si bien qu’ils ont rempli l’horizon entre le ciel et la terre. Dans l’exégèse d’Al-Qurtubî, on précise qu’un verset était à lui seul escorté de 12 mille anges. Il s’agit du verset 59 : "Et Il détient les Clefs de l’Inconnu, ne les connait que Lui"...(wa `indahû mafâtih-ul-ghaybi lâ ya`lamuhâ illâ hû).

Notes

[1] Yathrib est le nom anté-islamique de Médine.

[2] Les Aws et les Khazraj sont deux tribus arabes qui peuplaient Yathrib. Une fois qu’ils ont embrassé l’islam et offert leur protection au Prophète et à leurs co-religionnaires mecquois, on les a appelés Al-Ansâr (littéralement, les Secoureurs ou les Alliés).

[3] Dans la terminologie islamique, le tawhîd désigne le Monothéisme.

 


16/01/2011
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